Semaine sur le Maroni
Du 13 au 20 septembre, j'ai eu la chance de remonter le fleuve Maroni en pirogue. Départ de St Laurent du Maroni, point à atteindre: le village amérindien de Pédima (Pilima selon les cartes).
Départ avec une pirogue de la sous-préfecture de St Laurent et une du 9e RIMa qui dispose de bases le long du fleuve, l'objectif étant d'apporter au plus près des citoyens les services de l'État.
Le long du fleuve, évidemment sur la partie surinamaise nous croisons de nombreux sites d'orpaillage. Soit terrestres, sur berge, soit sur barges. C'est un véritable fléau humain, économique, et écologique.
Après une journée de navigation et le passage toujours impressionant de quelques "sauts" que nous appelerions rapides en métropole, nous arrivons pour la nuit à notre première étape: la commune de Grand-Santi, en territoire Boni.
Pour ma part, je suis hébergé à la gendarmerie. Spartiate, mais toujours plus confortable qu'en hamac sous le carbet municipal.
Nous passons la journée de mardi à Grand-Santi. Tout comme dans les communes suivantes, j'assiste à la réunion du conseil municipal avec les services préfectoraux et découvre un nouveau monde: celui de l'administration civile !! Nous avons aussi l'occasion de faire le tour de la commune. Ici on décore les bancs avec un certain humour !
Mercredi départ pour Maripasoula en passant par Papaïchton, toujours sur les terres (berges ?) Boni
Ces étranges fleurs sont des plantes aquatiques qui poussent sur les rochers et vivent immergées. Lors de la saison sèche, quand le niveau du fleuve décroit et que les rochers sortent de l'eau, elles fleurissent quelques jours avant de sécher. Elles posséderaient de nombreuses vertus médicinales.
Petite pause déjeuner...
Ces arbres bien droits et majestueux sont appelés "fromagers". On en trouve aussi en Côte d'Ivoire.
Arrivée à Maripasoula ou Maripa-Soula:
Ici se termine le territoire Bondi... et la civilisation. Et encore, si on peut parler de civilisation pour une ville réalisant la synthèse de Lucky-Lucke et Jungle Cruise :)
Surprise dans la douche de "l'hotel" ! Une bien charmante hôtesse nous accueille...
Jeudi départ pour les villages amérindiens ! A la recherche de Mimisicu (qui existe vraiment !)
Première étape: Twenké. Sa boîte aux lettres, son mat des couleurs et son perroquet.
Puis visite de Taluen:
Jusque dans les plus perdus et plus petits villages on retrouve une école ! Chapeau aux instituteurs.
Artisanat local:
Direction Antecum Pata, littéralement "le village d'André", du nom de son fondateur, André Cognat. Pas très amérindien ça comme nom, on est loin de Mimi-Seku (et pourtant c'est là qu'il habite, si, si !).
André Cognat s'est installé ici (c'est à dire au milieu de rien) en 1961 après avoir fait naufrage avec sa pirogue et perdu son matériel, alors qu'il entreprenait une vie d'aventurier. Recueilli par une famille amérindienne, il a décidé de rester et de s'installer sur place. 60 ans plus tard Antecum Pata est le plus grand (et mieux organisé, géré...) village amérindien sur le Maroni.
André est toujours vivant et raconte bien volontier, du haut de ses 83 ans, ses histoires à qui veut les entendre.
Dernière étape: Pedima, dernier village français sur le Maroni:
Si certains instituteurs se plaignent de leurs élèves ou des moyens qui leur sont alloués, bienvenue à l'école de Pédima:
Nous avons touché au but, et les derniers français vivant ici ont pu rencontrer leur sous-préfet (d'un dévouement exemplaire soit dit en passant) et les services de l'Etat, il est maintenant temps de faire le fleuve inverse.
Sur le retour, halte à Boniville (en territoire Boni vous l'aurez facilement deviné !)
Ce ne sont pas des distributeurs de gels hydroalcooliques préhistoriques, mais des extracteurs de jus d'ananas:
Habitat traditionnel Boni:
On en trouve encore, pas certain qu'elle fonctionne toujours.
Fin du voyage. Le mois prochain la même chose mais à l'est, sur l'Oyapock !